Visa USA : l’ESTA survivra-t-elle au contrôle des réseaux sociaux ?

Les règles n’en finissent pas de changer pour les étrangers souhaitant se rendre aux États-Unis. Un projet du département d’État a pour ambition de faire appliquer une nouvelle mesure. Bientôt il faudra donner des informations sur ses réseaux sociaux lors de la demande de visa. Ladite loi s’imposerait à tous les voyageurs, y compris les nationaux des pays européens, ce qui soulève des interrogations quant au devenir de l’enregistrement en ligne ESTA. Ensemble faisons le point.

La communication des informations sur les réseaux sociaux, une mesure distincte de l’ESTA

Alors que l’ESTA a pour principal objectif de faciliter l’entrée aux États-Unis, la proposition de loi du département vient pour sa part alourdir davantage la procédure de demande de visa. Elle implique de la part des voyageurs qu’ils donnent des informations qui en principe relèvent de la vie privée. Ces derniers devront fournir leurs identifiants sur les réseaux sociaux.

Ainsi, lors de la demande de visa il sera soumis à ces derniers une liste de réseaux sociaux. Ils devront préciser à partir de cette dernière les plateformes sur lesquelles ils sont inscrits, en fournissant tous les identifiants utilisés au cours des cinq années précédents la demande de visa. C’est un peu plus de 10 millions de personnes qui seront concernées par cette mesure, exception faite pour le moment de certains ressortissants.

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L’exclusion de l’ESTA du nouveau projet de loi

Le projet de loi qui a pour ambition d’intégrer dans la demande de visa la communication des informations relatives aux réseaux sociaux semblent ne pas concerner l’ESTA. Les pays signataires du programme d’exemption de visa n’ont pas été cités dans ledit projet. Ainsi, la France et tous les autres pays européens concernés par ce programme continuent de n’avoir pour seule obligation que celle de remplir le formulaire en ligne.

Les ressortissants des pays concernés par l’ESTA semble-t-il pourront continuer de profiter de tous les avantages de l’enregistrement en ligne. Cette autorisation est cependant limitée aux voyages ne devant pas dépasser 90 jours, soit pour affaires, soit à des fins touristiques à la découverte des merveilles du pays.

ESTA et informations sur les réseaux sociaux, des inégalités en perspective

Le fait pour les pays concernés par l’ESTA d’être exclus du projet de loi ne signifie pas que les ressortissants de ces États n’auront pas à communiquer des informations sur leurs réseaux sociaux. Seuls les officiels semblent véritablement être exemptés. Dans le cadre d’un voyage de plus de 90 jours, français et autres nationaux bénéficiant du programme d’exemption de visa se verront appliquer cette nouvelle mesure.

Cependant, en ce qui concerne la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie, quelque soit la durée et les raisons du séjour ils devront communiquer les informations demandées. Ces pays pourraient finir par être signataires du programme d’exemption de visa, ce qui n’ira pas sans soulever de nombreuses interrogations.

En définitive, le nouveau projet de loi du département d’État américain ne semble pas être une menace pour l’ESTA. Proposé dans le but de pouvoir identifier les profils qui présentent un danger pour la sécurité du pays, il est toutefois à craindre que cette loi sonne le glas de la fin de la protection de la vie privée.

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